La promesse a été faite par la ministre Carole Grandjean le mardi 7 novembre à l’occasion des 1res Assises de l’apprentissage. La prime à l’embauche des apprentis sera maintenue avec la même somme et sous les mêmes conditions. Et ce, quelle que soit l’entreprise ou l’âge de l’apprenti.
Prime apprentis: un grand soulagement pour les employeurs
Les employeurs d’apprentis sont soulagés après avoir appris cette nouvelle. Pour la nouvelle année, ils vont encore recevoir la prime unique pour l’embauche des apprentis. Les conditions resterons les mêmes que l’année précédente avec une somme fixe de 6.000€.
L’Etat a beaucoup investi dans ce projet qui s’élève à 21 milliards en 2023. Ainsi, une grande consultation va se tenir en mai 2024 en présence des acteurs de l’alternance afin de faire baisser la facture. Cette réunion aura pour objectif la révision de l’ensemble du système de financement.
Un changement de scénario
Cette promesse aurait pu ne pas être tenue. En effet, cela faisait plusieurs semaines que le Ministère de l’Économie et des Finances cherchait des économies pour équilibrer le budget de l’État pour 2024. De ce fait, une révision à la baisse de cette prime restait envisagée.
Il était aussi question d’accorder la prime 6000 € seulement lors de l’embauche des apprentis titulaires d’un diplôme niveaux Bac+2 et infra. Le budget prévu était de 700 millions d’euros en plus.
Finalement, ce scénario restait obsolète, compte tenu de la belle progression de l’alternance constatée dans l’enseignement supérieur. Ce qui a grandement favorisé le développement de l’apprentissage. Il est difficile pour le gouvernement d’empêcher les nombreux apprentis d’obtenir leur CAP.
« Le pays phare de l’apprentissage »
Selon la ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels, l’objectif est de faire de la France le « pays phare de l’apprentissage ». Compte tenu des 830.000 apprentis formés en 2022 et les résultats encourageants de 2023, cet objectif est tout à fait atteignable.
Toutefois, selon les calculs de l’OFCE ou Observatoire français des conjonctures économiques, cette prime n’est plus tenable financièrement. C’est surtout le cas si la contribution formation des entreprises n’augmentent pas.
La prime pour les apprentis trop lourde
En 2023, un budget de 21 milliards d’euros a été déployé pour le financement de l’apprentissage. Si on ne parle que de l’aide unique à l’embauche, elle a déjà exigé un effort de 4,5 milliards d’euros. Ainsi, si le coût moyen annuel d’un apprenti revenait à 14.000€ en 2017, il est passé à 22.000 cinq ans plus tard.
Selon un expert au sein de l’OFCE, c’est la première fois que la rémunération annuelle d’un apprenti demeure entièrement prise en charge par l’Etat. Selon lui, le moyen le plus pour rééquilibrer les comptes publics reste d’avoir à nouveau recours au système d’aides ciblées. Notamment, qui tient compte de certains facteurs comme:
- la taille de l’entreprise d’accueil,
- l’âge de l’alternant
- le diplôme qu’il vise.
Le gouvernement avez déjà appliqué ces conditions en 2018. Cependant, à cause du Covid, il se voyait contraint de consacrer un budget important en faveur des aides à l’embauche. Et ce, afin de garantir la continuité de la dynamique de l’apprentissage.