La Protection Universelle Maladie (PUMA), en vigueur depuis 2016, a profondément transformé l’accès à l’assurance maladie en France. Pensée pour simplifier la couverture santé de tous les résidents, elle s’accompagne pourtant d’une contribution financière encore largement méconnue du public : la Contribution Subsidiaire Maladie (CSM), souvent appelée « taxe PUMA ». En 2025, ce dispositif continue de susciter incompréhensions et polémiques, notamment chez les contribuables aux revenus atypiques.
Si vous vivez en France, sans revenu d’activité mais avec des revenus du capital, vous êtes peut-être concerné. Voici tout ce que vous devez savoir cette année.
Rappel : Qu’est-ce que la PUMA ?
Depuis janvier 2016, la PUMA garantit à toute personne résidant de manière stable en France un droit individuel et ininterrompu à la prise en charge des frais de santé. Elle remplace l’ancienne CMU de base, et supprime la notion d’ayant droit pour les adultes.
Les conditions :
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Résider en France au moins 6 mois par an (ou 183 jours) ;
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De manière stable (pas de séjour temporaire ou touristique) ;
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Être en situation régulière sur le territoire français.
La couverture est assurée quelle que soit la situation professionnelle : salarié, indépendant, chômeur, étudiant, ou sans activité.
La Contribution Subsidiaire Maladie (CSM) : la fameuse « taxe PUMA »
Depuis la mise en place de la PUMA, la CSM a pour but de faire contribuer au financement de la Sécurité sociale les personnes qui en bénéficient sans verser de cotisations sociales via une activité professionnelle.
En 2025, vous êtes concerné par la taxe PUMA si :
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Vous résidez fiscalement en France ;
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Vous n’avez aucun revenu d’activité (ni salarié, ni indépendant) sur l’année N-1 ;
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Vous avez des revenus du capital (loyers, dividendes, intérêts, plus-values, etc.) supérieurs à 2 992 € nets (seuil réévalué chaque année).
Important : La CSM est calculée sur les revenus de l’année précédente (N-1), et est recouvrée par l’Urssaf.
Comment est-elle calculée en 2025 ?
La base de calcul reste la même qu’en 2024 :
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On prend les revenus du patrimoine et de placement (intérêts, dividendes, loyers, plus-values…).
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On soustrait 50 % du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale (PASS), soit 23 064 € en 2025.
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Le taux appliqué est de 6,5 % sur la somme restante.
Exemple :
Vous n’avez pas travaillé en 2024, mais avez perçu :
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15 000 € de loyers ;
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10 000 € de dividendes.
→ Total des revenus : 25 000 €
→ Franchise 2025 : 23 064 €
→ Base imposable : 1 936 €
→ CSM due : 6,5 % × 1 936 € = 125,84 €
Le montant peut grimper à plusieurs milliers d’euros pour des patrimoines importants sans activité professionnelle.
Lire aussi : ASPA 2025 entre rumeurs de réforme et enjeux sociaux
Qui est exonéré de la taxe PUMA ?
Bonne nouvelle : de nombreuses situations permettent une exonération totale de la CSM. En 2025, vous ne payez pas la taxe PUMA si :
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Vous percevez une pension de retraite, d’invalidité, une allocation chômage ou le RSA ;
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Vous êtes étudiant ou bénéficiaire de la Complémentaire Santé Solidaire (ex-CMU-C) ;
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Vous avez perçu au moins 20 % du PASS en revenus d’activité (soit 9 226 € en 2024) ;
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Vous êtes ayant droit d’un conjoint qui travaille (sous certaines conditions) ;
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Vous êtes membre d’un ordre religieux.
Les cas litigieux et les pièges à éviter
Depuis sa création, la taxe PUMA a provoqué de nombreuses contestations, souvent liées à une mauvaise information.
Cas fréquents de « pièges » :
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Vous avez pris une année sabbatique ou êtes rentier temporaire sans activité ;
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Vous êtes expatrié revenu en France sans revenu local mais avec du patrimoine ;
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Vous êtes conjoint sans emploi, vivant sur les revenus du foyer ;
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Vous êtes auto-entrepreneur en cessation d’activité, sans avoir formellement radié votre statut.
Si vous ne déclarez pas correctement votre statut, vous risquez une taxation injustifiée. Il est donc essentiel de déclarer chaque année vos revenus d’activité, même nuls, à l’Urssaf ou via le portail Ameli.
Comment savoir si vous devez la payer ?
La CSM n’est pas payée en même temps que l’impôt sur le revenu. En général :
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L’Urssaf vous envoie un appel de cotisation courant été ou automne de l’année N ;
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Le paiement s’effectue en une ou plusieurs échéances ;
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Il est possible de contester ou demander un recalcul si vous estimez que vous êtes exonéré.
Si vous avez un doute, vous pouvez :
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Contacter l’Urssaf ;
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Vérifier votre situation via Ameli.fr ;
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Parler à votre comptable ou à un conseiller fiscal.
Les critiques et les évolutions possibles en 2025
Une taxation jugée injuste
De nombreux Français dénoncent encore en 2025 un système :
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Injuste pour les personnes sans emploi mais ayant un petit capital ;
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Complexe et mal expliqué ;
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Contre-productif pour les jeunes entrepreneurs en reconversion ou les femmes au foyer.
Vers une réforme à l’horizon ?
Des parlementaires, notamment du Sénat, plaident en 2025 pour :
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Une suppression de la CSM pour les conjoints non actifs ;
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Une fusion avec l’impôt sur le revenu pour plus de lisibilité ;
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Un plafonnement pour éviter des situations absurdes (ex : retraités précoces lourdement taxés).
Aucune réforme majeure n’a encore été adoptée, mais le sujet reste au cœur des débats sur la fiscalité des classes moyennes et les « nouvelles formes de revenus ».
En résumé : ce que vous devez retenir en 2025
Critère | Taxe PUMA due ? |
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Résidence fiscale en France | ✔️ Oui, c’est obligatoire |
Revenus d’activité > 9 226 € | ❌ Non, pas de CSM |
Revenus d’activité = 0 + capital > 2 992 € | ✔️ Oui, CSM applicable |
Vous touchez retraite, chômage… | ❌ Non, exonéré |
La taxe PUMA (ou CSM) peut paraître injuste, mais elle s’inscrit dans la logique d’un système solidaire où chacun contribue à la protection de tous. Cependant, en 2025, les appels à la réforme s’intensifient, et il est probable que le gouvernement soit contraint de simplifier ou d’ajuster cette taxe dans les années à venir.
Conseil pratique : Pour éviter les mauvaises surprises, vérifiez chaque année votre situation fiscale et sociale, et conservez les justificatifs de vos revenus et activités. Une simple omission peut vous coûter cher.