Décryptage des structures juridiques, EURL et SASU, pour entrepreneurs indépendants

EURL et les SASU 

Les Entreprises Unipersonnelles à Responsabilité Limitée (EURL) et les Sociétés par Actions Simplifiées Unipersonnelles (SASU) représentent deux formes juridiques de sociétés. Bien qu’elles partagent des similitudes en tant qu’entités unipersonnelles, elles présentent également des différences notables en termes de structure, de fonctionnement et de réglementation.

Création et capital social entre les EURL et les SASU

Dans le processus de création, les EURL et les SASU suivent des procédures distinctes. Pour créer une EURL, le futur entrepreneur doit rédiger les statuts de la société et effectuer un dépôt de capital social auprès d’une banque. En revanche, la création d’une SASU requiert la rédaction d’un document appelé « acte unilatéral » et l’apport d’un capital social fixé librement par le fondateur.

Responsabilité et gestion

La responsabilité du dirigeant diffère entre les deux structures. Dans une EURL, le gérant unique assume une responsabilité illimitée envers les dettes de la société, engagent son patrimoine personnel. En revanche, la SASU offre une responsabilité limitée au montant des apports du fondateur, préservant ainsi son patrimoine personnel.

En termes de gestion, l’EURL offre une plus grande flexibilité. Le gérant unique peut prendre des décisions rapidement, sans consulter un organe décisionnaire. À l’inverse, la SASU possède un président qui peut être distinct du fondateur, et les décisions majeures nécessitent souvent l’approbation des actionnaires.

Examen approfondi de la fiscalité et l’imposition


La fiscalité représente un aspect déterminant dans le choix entre une Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée (EURL) et une Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle (SASU). Explorons plus en détail les subtilités fiscales qui différencient ces deux structures.

EURL : Options d’Imposition

L’EURL offre une flexibilité significative en matière d’imposition. Le gérant unique a la possibilité de choisir entre deux régimes fiscaux distincts : l’Impôt sur le Revenu (IR) ou l’Impôt sur les Sociétés (IS).

Impôt sur le Revenu (IR) :

Dans ce régime, les bénéfices de l’EURL sont imposés au nom du gérant unique, et les revenus de la société sont intégrés dans sa déclaration personnelle de revenus. Cela peut être avantageux dans certaines situations, notamment pour bénéficier de certains dispositifs fiscaux personnels.

Impôt sur les Sociétés (IS) :

Opter pour l’IS implique que les bénéfices de l’EURL sont soumis à l’impôt au niveau de la société. Cela peut être avantageux en termes de taux d’imposition, souvent plus faible que les tranches d’imposition individuelles.

SASU : imposition et préférences du président

Contrairement à l’EURL, la SASU est automatiquement soumise à l’Impôt sur les Sociétés (IS). Cependant, le président de la SASU a la possibilité d’opter pour l’Impôt sur le Revenu (IR) dans certaines situations spécifiques.

Option pour l’Impôt sur le Revenu (IR) :

Si le président exerce une activité industrielle, commerciale ou artisanale au sein de la SASU, il peut choisir d’être imposé sur le revenu. Cette option peut être stratégique en fonction de la situation fiscale personnelle du président.

Souplesse dans la Gestion des Revenus :

Opter pour l’IR peut offrir une gestion plus souple des revenus, permettant au président de bénéficier de certains abattements et dispositifs fiscaux personnels.

Comparaison des avantages fiscaux entre l’EURL et la SASU

Le choix entre l’EURL et la SASU en termes de fiscalité dépend souvent des préférences et de la stratégie fiscale de l’entrepreneur. Si la flexibilité est une priorité et que le gérant souhaite optimiser sa situation fiscale personnelle, l’EURL avec l’option IR peut être privilégiée. En revanche, si l’objectif est de bénéficier d’un taux d’imposition réduit au niveau de la société, la SASU soumise à l’IS pourrait être plus avantageuse.

Évolution et adaptabilité fiscale

Il faut noter que les choix fiscaux peuvent évoluer au cours de l’exercice. Notamment, en fonction de la croissance de l’entreprise et des changements dans la situation personnelle de l’entrepreneur. Une réévaluation périodique des options fiscales disponibles est donc recommandée pour s’assurer que la structure juridique demeure alignée sur les objectifs financiers et fiscaux de l’entreprise et de son dirigeant.

Différences dans la cession et les parts sociales des EURL et des SASU

La cession des parts sociales diffère également entre les deux structures. Dans une EURL, la cession des parts sociales reste soumise à l’approbation des autres associés. Sauf disposition contraire dans les statuts. En revanche, la SASU offre une plus grande liberté. Notamment en permettant au cédant de négocier les modalités de cession selon ses besoins.

Assemblées générales et formalités

Les formalités administratives divergent entre l’EURL et la SASU. Les EURL sont tenues de convoquer une assemblée générale annuelle, même si le gérant est l’unique associé. À l’inverse, la SASU n’est pas soumise à cette obligation, offrant ainsi une gestion plus allégée sur le plan administratif.

Options alternatives et perspectives fiscales

En plus des Entreprises Unipersonnelles à Responsabilité Limitée (EURL) et des Sociétés par Actions Simplifiées Unipersonnelles (SASU), il existe d’autres options moins explorées mais tout aussi intéressantes sur le plan fiscal pour les entrepreneurs individuels.

  • Entreprise individuelle en micro-entreprise

Une option attrayante pour les entrepreneurs avec un faible chiffre d’affaires est de créer une Entreprise Individuelle en Micro-Entreprise. Cette forme offre une comptabilité simplifiée, des obligations fiscales allégées et un régime micro-fiscal, où le calcul de l’impôt se fait sur un pourcentage du chiffre d’affaires. Cependant, cette option est limitée en termes de plafonds de chiffre d’affaires.

Le statut d’Auto-Entrepreneur est similaire à la micro-entreprise mais présente des particularités administratives et fiscales. Il est adapté aux activités indépendantes avec un chiffre d’affaires modeste. Les charges sociales et fiscales sont calculées proportionnellement au chiffre d’affaires réalisé, ce qui offre une prévisibilité financière pour les entrepreneurs débutants.

  • Société en nom collectif (SNC)

La Société en Nom Collectif (SNC) est une forme de société dans laquelle tous les associés ont une responsabilité illimitée et solidaire pour les dettes de la société. Cette option convient lorsque les associés prévoient de collaborer de manière étroite et ont une confiance mutuelle. Sur le plan fiscal, la SNC peut être transparente fiscalement, les bénéfices étant imposés au niveau des associés.

  • Société par actions simplifiée (SAS)

Si l’entrepreneur reste ouvert à l’idée d’associer d’autres partenaires, la SAS peut devenir une alternative intéressante. Bien qu’elle ne soit pas une structure unipersonnelle, la SAS offre plusieurs atouts. Notamment, une grande souplesse en termes de gestion, de régime fiscal et de cession des actions.

Choix en fonction des objectifs et de l’évolution

Toutefois, le choix entre ces différentes options reflète ses préférences en matière de gestion et sa vision à long terme. Bien sur, il faudrait consulter un professionnel pour évaluer les implications fiscales et juridiques de chaque option. En l’occurrence, prendre une décision éclairée en fonction des circonstances individuelles. La flexibilité et l’adaptabilité sont essentielles, car les besoins de l’entreprise peuvent évoluer avec le temps

Découvrez aussi : Est-il obligatoire pour une société d’avoir un comptable ?

En conclusion, les EURL et les SASU ont toutes deux des structures adaptées aux entrepreneurs individuels. Cependant, leurs différences permettent aux fondateurs de choisir la forme juridique la mieux adaptée à leurs besoins spécifiques. Choisir entre une EURL et une SASU dépendra donc de la stratégie à long terme de l’entrepreneur.

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